Délicates digressions autour du terme «nettoyer». Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, le bureau de Serge Lemoine, doyen des juges d'instruction à Toulouse, en charge de l'affaire Alègre, a été passé au peigne fin. Dans quel but ? Son bureau, installé dans un bâtiment préfabriqué depuis que le palais de justice de la ville rose menace de tomber en ruine, a été «ouvert sans effraction apparente et fouillé de fond en comble de manière très professionnelle», indiquait hier la Dépêche du Midi, qui a révélé l'histoire.
«Professionnelles». Le quotidien toulousain semble y voir malice puisqu'il fait état de l'étonnement du juge d'instruction et de sa greffière constatant que plusieurs objets avaient été déplacés à la faveur des congés de l'Ascension. Compte tenu du contexte ultrasensible de l'affaire «Alègre et autres», les plus hautes autorités judiciaires toulousaines ont immédiatement publié un communiqué pour mettre les choses au point.
Le président du tribunal et le procureur de la République, Robert Cordas et Michel Bréard, y écrivent que «les premières vérifications effectuées dans le cadre de l'enquête en cours sur les faits de "visite" du cabinet du doyen des juges d'instruction ont permis d'établir qu'un nettoyage, effectué dans le cadre de l'entretien habituel du bungalow dit de l'instruction, l'a été le vendredi 30 mai au matin».
On respire : il ne s'agirait donc que de femmes de ménage, certes «très professionnelles», pour reprendre l'expression de la Dépêche du Midi