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Libération

L'INED montre son rapport sexuel

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Les Français(es) perdent leur virginité à 17 ans et demi.
publié le 5 juin 2003 à 23h16

Elodie a 25 ans. Elle a roulé sa première pelle à 14 ans, a couché à 17 ans et demi, juste avant son bac. Sa mère, née en 1950, avait connu sa première expérience à 19 ans avec l'homme qu'elle devait bientôt épouser, et sa grand-mère allait sur ses 21 ans quand elle a perdu sa virginité, le soir de ses noces. Jérémy a 25 ans. Lui aussi a fait l'amour pour la première fois à 17 ans et demi. Il n'a gagné que quelques mois sur son père et son grand-père.

Elodie n'existe pas, mais elle pourrait représenter la Française médiane dans l'étude que publie aujourd'hui l'Institut national d'études démographiques (Ined) : «A quel âge les hommes et les femmes commencent-ils leur vie sexuelle ? Comparaisons mondiales et évolutions récentes» (1). A partir des données recensées dans le monde depuis les années 90, Michel Bozon a confronté les générations récentes (20-25 ans) aux générations anciennes (45-49 ans) dans une cinquantaine de pays. Mais on ne saura rien de l'histoire d'Aïcha, l'Algérienne, ou de Li, la Chinoise : «Demander à des femmes et à des hommes à quel âge ils ont eu leur premier rapport sexuel n'est nulle part une question banale. Cela reste même une interrogation inacceptable, voire immorale dans une grande partie du monde.»

Mutation française. Le monde arabe dans son ensemble, l'Asie dans sa quasi-totalité ­ dont la Chine et l'Inde ­ sont ainsi absents de l'étude. En Turquie, la question sur l'âge lors du premier rapport n'a pas été posée aux femmes, dont les débuts sexuels