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Libération

«Le cannabis n'est pas une drogue douce»

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La Commission du Sénat contre les drogues a rendu, hier, un rapport réactionnaire.
publié le 5 juin 2003 à 23h16

Sur les drogues, les sénateurs prônent le retour à l'abstinence. «Nous souhaitons une rupture avec l'idéologie permissive. Les drogues sont des poisons. Il faudra rappeler l'interdiction d'usage, qu'elle soit comprise et respectée», a exhorté Bernard Plasait (UMP), rapporteur de la Commission d'enquête sur la politique nationale de lutte contre les drogues illicites du Sénat. Après six mois de travail, l'audition d'une cinquantaine d'experts souvent controversés (Libération du 14 mars) et des déplacements à l'étranger, la commission a rendu public, hier, un pavé de 1 200 pages et 64 propositions, au titre alarmiste : Drogue : l'autre cancer. Réactionnaire sur la forme. Ambivalent sur le fond : un catalogue de voeux pieux pour une «prévention totale», masquant mal une volonté de répression accrue et ciblée de l'usage, notamment du cannabis. «Il y a 3 000 ans, les Chinois ont interdit le cannabis parce que cela fait venir les démons», a raconté hier Plasait.

Sevrage forcé. Le Sénat pourrait «déposer avant la fin de l'année une proposition de loi» pour réformer la loi de 1970, a-t-il confirmé. La première interpellation pour fumette donnerait lieu à une contravention. La récidive et le refus de soins resteraient passibles de prison. En «dernier recours», les drogués pourront se voir placés par le juge dans des «centres fermés de traitement de la toxicomanie» pour y subir un sevrage forcé. «Nous sommes opposés aux centres fermés. Sous la vitrine préventive se cache un axe répress