«La justice fait son travail, et moi, j'ai fait le mien du mieux que j'ai pu.» C'était le commentaire de Pierre Bédier, le 23 décembre 2000, en apprenant sa mise en examen dans une affaire de marchés publics qui s'est conclue par un non-lieu en sa faveur peu avant sa nomination au gouvernement. Vendredi, le secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice s'est tu. Il a laissé son entourage expliquer qu'il avait «ouvert sereinement ses bureaux et ses placards au juge Courroye afin de faciliter le travail de la justice». Comme l'ont révélé les Echos vendredi, le juge d'instruction parisien, accompagné de policiers de la brigade financière, a perquisitionné, mercredi, son domicile, à Mantes-la-Jolie, ainsi que la mairie qu'il a dirigée entre 1995 et son entrée au gouvernement en juin 2002.
Marchés publics. La visite du juge Courroye a pour cadre une enquête menée avec une grande discrétion depuis début 2002. Le point de départ consiste en une dénonciation anonyme visant Michel Delfau, un homme d'affaires, ami de longue date de Pierre Bédier. Tous deux ont été associés dans une agence de conseil, DB2A, qui a notamment géré la communication interne de Peugeot. L'enquête préliminaire a abouti, en mai 2002, à l'ouverture d'une information judiciaire pour «abus de biens sociaux, abus de confiance, complicité et recel», les chefs de préventions sur lesquels Michel Delfau a été mis en examen, tout en contestant les faits, et placé en détention provisoire. Le nom de Pierre Bé