Huit cent quatre-vingt mille structures, 20 millions de membres dont 11 millions de bénévoles, 47 milliards d'euros de budget, un milliard d'euros de dons, tel est le poids économique représenté par le secteur associatif en France. Dans un rapport qui sera rendu public le 11 juin, et que Libération dévoile, le Service central de prévention de la corruption (SCPC), dépendant du ministère de la Justice, dresse une typologie approfondie des dérives de ce secteur. S'il n'apporte pas de révélations majeures le SCPC ne dispose pas de pouvoir d'enquête ce travail recense les mécanismes des fraudes apparues dans les scandales ayant touché des associations l'ARC, Emmaüs, la SPA, SOS Racisme ou les Restos du coeur, pour ne citer que les plus médiatisées visées par des enquêtes de la Cour des comptes (lire ci-contre). Le cas de certaines mutuelles comme la Mnef ou l'UITSEM, une petite mutuelle proche de la majorité, semble aussi avoir inspiré ce rapport. Des centaines d'autres dérapages existent sans aucun doute, tant le rapport du SCPC pointe les immenses facilités offertes par le secteur associatif aux fraudeurs. Deux ans après la célébration du centenaire de la loi de 1901, les hauts fonctionnaires de la rue de l'Université souhaitent tirer la sonnette d'alarme face à cette dérive. «Et la décentralisation risque d'aggraver le phénomène car les chambres régionales des comptes sont débordées», note l'un d'entre eux en évoquant le cas des associations financées par l'argent pub
Les structures associatives, aubaine des fraudeurs
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par Fabrice Tassel
publié le 7 juin 2003 à 23h18
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