Tout le monde était d'accord pour réformer le droit d'asile. Le 14 juillet dernier, à Troyes, Jacques Chirac avait annoncé qu'il en avait l'intention : «Aujourd'hui, quand quelqu'un demande le droit d'asile, la décision demande 18 mois, c'est absurde, ça ne sert à rien.» Le ministre des Affaires étrangères, l'a rappelé, jeudi, à l'Assemblée nationale : «Ce système généreux dans ses principes mais souvent lourd dans sa construction ne correspond plus à la réalité d'aujourd'hui.» Dans l'Hémicycle, Christophe Caresche, au nom des socialistes, s'est accordé à parler de «crise du droit d'asile», Patrick Braouezec (PC) a évoqué un «droit d'asile moribond» dont l'accès était «remis en cause». Etienne Pinte, (UMP) a résumé : une réforme était «attendue avec impatience». Le projet de loi du gouvernement a été adopté jeudi dans la soirée en première lecture.
Confusion. Pourtant sa philosophie générale n'a pas fait l'unanimité : Serge Blisko (PS) a dénoncé ce «raisonnement étriqué» qui consiste à dire «il y a trop [de demandeurs d'asile], ça coûte cher, et en plus c'est des fraudeurs.» Tout au long des débats, l'opposition n'a eu de cesse de dénoncer la confusion entre immigration et asile «La suspicion est permanente, chaque demandeur d'asile est suspecté d'être un faux réfugié en puissance», a jugé le communiste André Gerin. «Le fait est que beaucoup d'étrangers sollicitent notre système d'asile, non pas pour obtenir la protection de notre pays, mais pour s'y maintenir le plus longtem