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Libération
Interview

«Les Français veulent une renégociation»

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publié le 9 juin 2003 à 23h19

Un sondage CSA publié aujourd'hui dans l'hebdomadaire Marianne indique que deux tiers des Français «soutiennent» ou sont «en sympathie» avec le mouvement de contestation sociale (1). 47 % des personnes interrogées souhaitent une renégociation de la réforme Fillon, 21 % réclament son retrait et 23 % sont favorables à son maintien. Stéphane Rozès, directeur de CSA Opinion, décrypte la bataille de l'opinion engagée entre le gouvernement et les grévistes.

Pourquoi le gouvernement ne parvient-il pas à convain cre l'opinion publique sur le contenu de sa réforme des retraites ?

Il y a eu trois temps dans la maturation de l'opinion des Français. Pendant celui de la concertation, les Français, inquiets pour leurs retraites, se disaient qu'il fallait une réforme pour sauver le système par répartition, que le gouvernement avait raison de vouloir réformer. Ils lui étaient même reconnaissants d'avoir le courage de s'attaquer au problème. Cet élément, important, perdure. Le deuxième temps vient aux alentours de la journée d'action du 13 mai. Les Français prennent leurs calculettes et se projettent individuellement dans l'avenir. Ils se rendent comptent qu'ils vont avoir du mal à atteindre une retraite pleine, que cela va être coûteux financièrement pour eux. L'allongement pour tous à 41, voire 42 années de cotisations pèse lourd, alors que pour les Français, la priorité, c'est de partir le plus tôt possible. La grève se fait alors sur le contenu de la réforme, et non pour réclamer son retra