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Libération

Une entreprise à tout casser.

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Sous la marque du chanteur, des centaines de produits: lunettes, armes à feu ou bijoux.
publié le 9 juin 2003 à 23h18

Chez Johnny, tout est bon, tout s'achète, tout se vend. Il est l'ami des presbytes et vend des lunettes pour Optic 2000 ; de «l'assurance attitude» pour le Crédit mutuel ; mais aussi des T-shirts, des DVD collectors, des briquets, des bijoux. Et, on allait presque l'oublier, ses disques et ses concerts. Le barnum des 60 ans est à ce petit jeu un produit dérivé parmi d'autres. La marque «Johnny», juteuse enseigne, fait vivre le chanteur lui-même et tout un entourage avisé.

Ce n'est pas qu'une expression. Car «Johnny» est bel et bien une marque déposée, protégée de toute exploitation abusive pour des centaines de produits, des magazines à la lessive, en passant par les armes à feu et les «produits en jonc»... Elle est promue comme il se doit par un cabinet de propriété industrielle, Breese et Majerowicz, à Paris. «Une marque qu'on défend ardemment», y précise le juriste Frédéric Blanc. Comme Coca-Cola, Pampers ou Zidane, la Johnny TM a une valeur marchande. Elle est estimée au doigt mouillé à «plus de 25 millions d'euros», ajoute Frédéric Blanc. C'est le prix que pourrait exiger le rocker s'il voulait revendre son patronyme.

«Mis sous tutelle». A l'instar de toute marque qui se respecte, le Johnny est nourri de mythes. Celui de la défonce et de l'assagissement (relatif) pour l'aspect «survivant». Celui du rocker au grand coeur, arrosant son entourage de cadeaux et s'entichant d'escrocs prompts à lui siphonner le portefeuille, pour le versant «détaché des contingences matérielles