Menu
Libération

Les emplois-jeunes privés de diplômes

Article réservé aux abonnés
Des formations du Cnam pourraient s'arrêter.
publié le 10 juin 2003 à 23h19

Les emplois jeunes ont-ils droit à des diplômes ? Leur statut, on le sait, est voué à l'extinction. Mais les derniers embauchés, en juin 2001, ont encore trois années devant eux. Des centaines de jeunes ont choisi d'entamer une formation, comme leur contrat les y autorise, à raison de 400 heures par an. Or, aujourd'hui, ces formations pourraient s'arrêter net. Jeudi, une soixantaine d'emplois jeunes inscrits au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), à Paris, ont appris que rien ne garantissait la poursuite de leur formation l'an prochain. Des restrictions budgétaires seraient à l'origine de ces revirements. «C'est une catastrophe pour nous tous, et la preuve que nous ne sommes définitivement pas une priorité, explique Anthony. A quoi bon continuer à financer les formations de jeunes dont on ne veut plus ?» Depuis septembre, Anthony, 24 ans, suit les cours d'un premier cycle (l'équivalent d'un Deug) en sciences sociales, en plus de son travail d'aide-éducateur dans une école primaire. «Se former est une nécessité pour nous. Beaucoup quittent le dispositif les mains vides. Après cinq ans de bons et loyaux services, où tout le monde a apprécié notre travail, on se retrouve à la rue. Retour à la case départ.»

Les jeunes du Cnam ont appris la nouvelle en pleins partiels, alertés par leurs formateurs. «Les restrictions budgétaires sont une réalité, explique un directeur de formation. Les rectorats vont devoir établir des priorités et privilégier les formations qualifian