Marie et Isabelle y vont deux fois par semaine depuis des années. Pour la jeune fille blonde à la peau pâle et pleine de taches de rousseur, «c'est la première et dernière fois». Elle a un mariage et veut avoir bonne mine. Ce vendredi matin, dans un «point soleil» parisien, les clientes défilent. Des «accros» aux UV, comme cette Gersoise qui vient «juste pour être détendue» et sur les conseils de son kiné. «Il me dit que c'est bon pour les os. Et moi, ça me fait du bien aux articulations et au moral.» D'autres espèrent habituer leur peau au soleil. «On compte 200 centres de bronzage, 3 200 instituts équipés et plus de 4 000 bancs solaires installés en France», note la revue Que choisir ? dans son numéro de juin.
«Autodéfense». Les centres de bronzage ont la cote, une croissance de 30 % par an depuis trois ans. Alors Que choisir ? tire le signal d'alarme. L'Académie nationale de médecine aussi : «Les expositions artificielles aux UVA sont dangereuses, provoquant des lésions cutanées dont la guérison ne peut être contrôlée avec précision» et «n'apportent aucun bénéfice à la santé», a-t-elle encore rappelé la semaine dernière. Or, malgré «l'interdiction absolue de faire référence à un bénéfice pour la santé, 95 fois sur 100, les professionnels disent que cela prépare la peau au soleil», note Pierre Césarini, président de l'association Sécurité solaire. C'est faux, insistent les dermatologues. Les rayonnements des centres de bronzage sont principalement constitués d'ultraviolets