Il pleuvait à verse ce dimanche midi sur Arques, petite ville du Pas-de-Calais connue pour sa cristallerie et son ascenseur à péniches sur l'Aa. Les deux silhouettes restaient immobiles, couchées sur le dos, sous un platane du jardin public. Sous les trombes d'eau. C'est ce qui a fini par intriguer un passant. Les pompiers, arrivés sur les lieux vers 13 heures, ont découvert les cadavres de deux hommes, âgés de 39 et 52 ans, crânes fracassés. D'après les premiers examens, ils auraient été tués au milieu de la nuit précédente, une douzaine d'heures avant leur découverte.

Sieste. Les deux victimes étaient des familiers du parc, où ils avaient leurs habitudes : rendez-vous avec des copains de boisson et de galère, sieste sous les arbres... Arquois tous les deux, ils avaient plus ou moins coupé les ponts avec leurs familles. Jean-Claude P., le plus jeune, avait établi ses quartiers dans un immeuble délabré, à quelque 200 mètres du jardin public. Michel D., le plus âgé, allait de temps en temps se retaper chez sa mère, manger un peu, prendre une douche. Ni l'un ni l'autre n'avaient eu de souci particulier avec la justice. «Ils n'étaient connus que pour leur alcoolisme et les désordres qui peuvent en résulter», dit-on au palais de justice de Saint-Omer. A première vue, ils n'avaient pas le profil à se trouver impliqués dans un trafic quelconque.

Néonazis. «Nous n'excluons aucune hypothèse, indique Eric Maurel, le procureur de la République de Saint-Omer, bagarre d'ivrognes qui dégén