Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Il existe deux catégories de personnes bien distinctes en Europe : les ressortissants de l'un des quinze Etats membres de l'Union et les autres. Les premiers peuvent circuler et s'installer librement où ils le désirent. Les seconds sont coincés dans leur Etat d'accueil : c'est tout juste si on leur concède le droit de circuler sans visa entre les pays européens, et encore à condition qu'ils en fassent la déclaration et si leur séjour dure moins de trois mois. Une petite quinzaine de millions de personnes sont ainsi reléguées en seconde division, une anomalie à l'heure où l'on célèbre les vertus de la mobilité.
Il n'aura fallu que deux ans de discussion pour que les Quinze décident, vendredi, d'y mettre fin : d'ici à deux ans, date à laquelle la directive «relative au statut des ressortissants de pays tiers résidents de longue durée» devra être transposée dans les droits nationaux. Un Turc vivant en Allemagne pourra, par exemple, s'installer en France ou en Espagne, au même titre qu'un Allemand. Jusqu'ici, ce Turc hypothétique devait déposer une demande d'entrée dans l'Hexagone à partir de la Turquie, comme s'il s'agissait d'une première entrée en Europe. Avec cette directive (loi) européenne, et à condition qu'il dispose déjà d'un titre de séjour d'au moins cinq ans dans son pays d'accueil, il aura droit à une carte de séjour de même durée, pour lui et sa famille, dans tous les pays européens.
Mouvements. «L'idée est que l'intégration a l