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Libération

La bataille régionale du culte musulman.

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La désignation des conseils régionaux, prévue avant le 15, suscite des divisions.
publié le 11 juin 2003 à 23h20

Les cocoricos triomphants ont laissé la place à un silence de mauvais augure. Autant l'élection du Conseil français du culte musulman (CFCM), les 6 et 13 avril, avait donné lieu à des commentaires autosatisfaits de la part des musulmans, et du gouvernement, qui a joué le rôle de facilitateur. Autant la désignation des bureaux des conseils régionaux du culte musulman (CRCM), instances décentralisées du CFCM, qui doit intervenir avant le 15 juin, coince.

Deux logiques. Aucun accord entre les prétendants n'a pu être trouvé dans trois régions clés : Ile-de-France centre, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Deux logiques s'affrontent. Celle des fédérations : Mosquée de Paris (très liée à l'Algérie), Fédération nationale des musulmans de France (FNMF, très liée au Maroc), Union des organisations islamiques de France (UOIF, qui incarne un islam fondamentaliste), et Comité de coordination des musulmans turcs de France, qui veulent remporter un maximum de présidences. Et celle du terrain, qui se soucie peu des stratégies nationales des fédérations.

A Marseille, par exemple, la mosquée Islah est arrivée en tête du scrutin du 13 avril. Mais elle n'a pas recueilli la majorité absolue et n'appartient à aucune des quatre fédérations. Enfin, la Mosquée de Paris, arguant de la présence d'une forte communauté algérienne à Marseille, revendique la présidence de la région. Pour l'emporter, elle a besoin d'un appui, peut-être de l'UOIF, son ennemie jurée. L'obtiendra-t-elle ? Réponse aujou