Les cardiologues sont-ils là où se trouvent les cardiaques ? Question a priori saugrenue, car on pourrait s'imaginer que les médecins exercent là où il y a des malades. L'étude, qu'a présentée hier la Mutualité française à l'occasion de son congrès de Toulouse, montre qu'il n'en est rien. Preuve de ces curieuses distorsions qui traversent la géographie de la santé en France.
Premier constat : on ne manque pas de médecins cardiologues. 5 500, soit 9,4 cardiologues pour 100 000 habitants. Mais ils sont très inégalement répartis. Paris occupant la première place en termes de densité, suivi par le sud de la France. «Certains départements, comme l'Ain, l'Aube, la Haute-Saône, la Haute-Loire, la Mayenne, l'Orne, l'Eure et l'Eure-et-Loir forment des espaces apparemment sous-médicalisés.» Plus intéressant, Jean-Marc Macé, auteur de ce travail (1), a mis en rapport la présence des médecins cardiologues et les éventuels facteurs de risques de la population qu'ils sont censés suivre, ainsi que les maladies cardiaques traitées et les taux d'hospitalisations. Première bizarrerie : «Les cardiologues n'exercent pas particulièrement dans la France la plus âgée», alors que l'âge est l'un des premiers facteurs de risque.
Seconde originalité : il y a des écarts de un à trois selon les départements sur le taux d'hospitalisation pour cardiopathie. «Les cardiologues ne semblent pas s'installer là où sont les cardia ques : on ne trouve pas de corrélation significative entre l'offre des cardiologues