Bordeaux, correspondance.
Salleboeuf, un village de 1900 habitants, vendredi, 8h30. Le boucher déboule chez son voisin le boulanger en citant les témoins de Jéhovah et en criant : «C'est la fin du monde, on doit tous mourir.» Et il ressort. Il reviendra quelques minutes plus tard, armé d'un couteau. C'est l'heure des croissants et des enfants qu'on amène à l'école. La boulangerie est pleine de clients.
Garde champêtre. Parmi eux, il y a la fille de sa compagne et ses deux enfants. C'est d'abord à eux que Michel Perroy (48 ans), assène des coups de couteau. Puis il s'en prend à une autre cliente qui tente de s'interposer. Et le carnage se poursuit. En sortant de la boutique, sur le trottoir, le boucher se cogne à Jean-Claude Veggi, le boulanger qui essaie de le calmer. Et le blesse à son tour à l'oreille et au visage.
Puis il continue sa folle équipée. En chemin, vers l'école, il blesse une mère et son enfant. C'est le garde champêtre, surnommé «Rosco», qui finira par stopper le boucher. Le bilan est lourd : sept blessés dont sa «belle-fille», très gravement atteinte au thorax.
Placé en garde à vue à la gendarmerie de Tresse, commune voisine, Michel Perroy exprime des remords, et se dit incapable d'expliquer son attitude. Une enquête a été ouverte pour «tentative d'homicide et blessures volontaires avec arme». Dans le village, c'est l'incompréhension. Personne ne veut croire à cette histoire de témoins de Jéhovah. Installé depuis 15 ans, le boucher y est apprécié de tous. «Il est