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Libération

Les préados, objet social identifié.

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Face à des pubertés précoces, un colloque se penche sur les 7-12 ans.
publié le 21 juin 2003 à 23h29

La tranche d'âge des 7-12 ans préoccupe de plus en plus les parents, les pédopsychiatres et les pros du marketing. Le colloque qui s'ouvre aujourd'hui à Paris, parrainé par Luc Ferry, ministre de l'Education et de la Jeunesse, et Christian Jacob, ministre délégué à la Famille, s'interroge sur ceux qu'on appelle maintenant les «préadolescents». De qui s'agit-il ? Surtout des filles, qui parlent de sexualité comme des grandes, dansent comme des chanteuses de variétés télévisées, jouent aux lolitas en T-Shirt moulant découvrant leur nombril et ferraillent avec leurs mères pour gagner le droit de porter un string.

Enfants de la pub. Ce sont des enfants de la pub, assurément. Des constructions sociales, très certainement. Mais en deçà de ces phénomènes, n'y aurait-il pas une vérité physiologique ? Un effondrement récent et soudain de l'âge de la puberté, par exemple, qui ferait paraître la poitrine, les règles et la libido toujours plus tôt ? L'épidémiologie répond : non, avec un bémol.

Certes, on constate en France, et dans les pays développés, un abaissement de l'âge des premières règles depuis plusieurs siècles. Selon une étude de l'Institut national d'études démographiques, cet âge, qui aurait été en moyenne de 16 ans dans la France de 1750, est passé à 14 ans en 1900, puis 12,6 ans en 1994. Mais ce dernier chiffre (qui n'est qu'une moyenne, puisque l'apparition de règles à 10 ans est dans la norme) est stable depuis une trentaine d'années. «Il est possible que nous soyons arri