Jean-Pierre Raffarin se penche enfin sur les drogues. Et va devoir arbitrer entre les ardeurs sécuritaires et les préoccupations sanitaires de ses ministres. Lors d'une réunion interministérielle, aujourd'hui à Matignon, il s'agira de déterminer qui va porter la réforme de la loi de 1970 sur les stupéfiants. Et d'arrêter les axes du plan quinquennal de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt).
Volonté. Plusieurs points seraient déjà acquis : la Mildt resterait rattachée au Premier ministre et conserverait, dans son champ d'action, le tabac et l'alcool, drogues légales. Pilotera-t-elle l'élaboration d'un projet de loi ? Au ministère de la Santé, on rappelle : «La position de santé publique de Jean-François Mattei est claire et nette.» «Le président de la République a fait part de sa volonté de changer la loi. Le débat porte plus sur "jusqu'où on va"», reprend-on chez Nicolas Sarkozy. Et un système d'amendes, de confiscation du scooter ou de travail d'intérêt général, lors de la première interpellation pour usage de cannabis, semble faire consensus. Concernant le plan quinquennal, Libération a eu connaissance d'une note de France Lert, épidémiologiste et conseillère du président de la Mildt. Elle a pour objectif «de réduire les consommations» et de «créer un environnement défavorable aux drogues». Comment ? «Il faut mieux repérer les consommations problématiques de cannabis, explique Didier Jayle, le président de la Mildt, et lancer une