La justice toulousaine chargée d'enquêter sur les crimes de Patrice Alègre, mais aussi sur ses accointances avec des policiers et magistrats, ainsi que sur des viols et sévices infligés à des tapineuses paumées a expédié en prison, hier, Patricia, l'une des ex-prostituées qui a révélé ces faits. Si l'enquête délicate qui vise des hommes de loi et des notables de la ville avance à pas mesurés, la contre-enquête connexe sur la manipulation du travesti Pierre-Olivier alias «Djamel» par la témoin clé Patricia a été bouclée en un mois. Interrogée en garde à vue sur les dénonciations mensongères de ce fragile garçon de 28 ans qui se prend pour le fils de Michael Jackson, Patricia a indiqué qu'elle l'avait bien rencontré à Pau avant ses passages télévisés et qu'elle a «essayé de l'utiliser pour faire éclater la vérité».
Décision sévère. Les deux partageaient la même avocate, Me Florence Hégoburu. Le travesti avait désigné les mêmes lieux de soirées sadomasos et des personnalités identiques à celles déjà citées par Patricia, puis avait ajouté Tony Blair et la petite Marion, disparue à Agen en 1996. Sur procès-verbal, Patricia a déclaré : «J'ai trouvé en lui quelqu'un qui pouvait m'aider dans la mesure où je n'ai pas les moyens de prouver toutes les saloperies dont j'avais eu connaissance sur le trottoir à Toulouse quand je m'y prostituais en 1990-1991.» Patricia a donc été mise en examen jeudi soir pour «complicité de dénonciation de crime imaginaire et de témoignage mensonger» p