Jacques Maloberti reste en prison. Quatre mois que ça dure. Ce fils d'immigrés italiens, né en France, patron d'une boîte de transport routier, est l'un des prévenus soupçonnés d'avoir graissé la patte de Jean-Louis Voirain, alors procureur adjoint au parquet de Bobigny et actuellement incarcéré. L'autre corrupteur présumé, Robert Ghariani, conseiller juridique qui faisait affaire avec Jacques Maloberti, réside aujourd'hui en Israël. On ne sait trop s'il faut le considérer en fuite ou simplement de retour au pays. Quoi qu'il en soit, la justice française, faute de Ghariani, n'entend pas lâcher Maloberti. Hier, le juge des libertés et de la détention (JLD), Philippe Jean-Draeher, a rejeté sa troisième requête.
Jacques Maloberti est pourtant atteint d'un cancer de la langue, découvert pendant sa détention et que la prison de Fresnes est incapable de traiter. Qu'à cela ne tienne : le JLD s'est arrêté aux nécessités de l'enquête, à la gravité des soupçons de corruption au sein même du tribunal de Bobigny. La famille du détenu, qui a longtemps attendu l'oracle hier après-midi, le dit victime de son patronyme et de son surnom, Toni Maloberti, qui fleure bon la mafia locale.
Volubile. L'histoire commence, il y a une dizaine d'années, par des apéritifs entre voisins à Villemomble (Seine-Saint-Denis). Le nouveau tandem d'amis est improbable : autant Jacques Maloberti respire la volubilité latine, autant Jean-Louis Voirain est terne comme une caricature de magistrat. D'apéros en invitat