C'est la parole d'une enfant de 3 ans, jugée crédible par un expert psychiatrique, contre celle d'une institutrice qui nie les faits depuis le début. Sandrine W., 28 ans, comparaissait hier devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Bobigny pour avoir, à la rentrée de septembre 2002, mordu la petite Maëlle au bras droit pour la punir d'avoir mordu une copine de classe. Les parents ont porté plainte et se sont constitués partie civile. S'il est arrivé que des tribunaux jugent des enseignants pour une gifle, ils n'ont encore jamais examiné de morsure.
Punition. Du public, venu en nombre, jusqu'à la procureure, tout le monde semble avoir admis le scénario de départ : l'institutrice a mordu l'enfant pour lui faire la leçon. La procureure, qui requiert un mois de prison avec sursis, résume ainsi la situation : «J'ai le sentiment que cette institutrice est allée trop loin dans sa démonstration. C'est dommage qu'elle ne reconnaisse pas les faits.» Effectivement, l'institutrice nie. A longueur d'interrogatoires. Et même encore après une nuit passée en garde à vue. La version de cette enseignante, elle aussi mère de famille (deux enfants de 2 ans et 4 ans), n'a jamais varié d'un iota. Elle reconnaît être restée seule dans la classe avec Maëlle, après le départ des autres enfants en récréation. Elle lui avait simplement ordonné de sortir la dernière. Pour la punir, oui, mais elle ne l'a jamais mordue. Elle explique à la barre que, la sanction levée, c'est la petite fille qui, v