Alors que, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, on débattait des projets renforçant l'immunité pénale du chef de l'Etat (lire ci-contre), le garde des Sceaux, droit comme la justice, justifiait dans l'hémicycle l'arrestation à grand spectacle de José Bové. Interrogé par l'opposition PS-PCF, Dominique Perben a voulu rappeler que «José Bové s'est retrouvé cinq fois en cinq ans devant un tribunal» et que le leader de la Confédération paysanne présentait donc un «caractère récidiviste». Si Bové est aujourd'hui en prison, «il faut donc qu'il se pose la question de savoir s'il n'en est pas lui-même responsable», a renchéri Perben.
«Bandit». Ce propos a été reçu comme «une véritable provocation» par le député socialiste Patrick Lemasle (Haute-Garonne), qui s'est demandé, à la tribune, si Bové était «un terroriste ou encore un bandit de grand chemin». «Oui !», ont répondu certains députés UMP, visiblement comblés par la fermeté du ministre de la Justice. «Samedi, M. Bové lui-même annonçait très clairement que ses amis s'opposeraient à son transfert en prison. Alors, bien sûr, il ne s'attendait pas à ce que son arrestation intervienne vingt-quatre heures plus tard. Mais c'est ce que nous avons fait», a conclu Perben sous les applaudissements de la droite.
De fait, José Bové est bel et bien en prison depuis trois jours dans une cellule du rez-de-chaussée de la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelonne, avec vue sur un mur mort et une soufflerie dans les oreilles, ont précisé se