On appelle ça le jeu de la patate chaude. Afin de maintenir une ligne officielle de fermeté sur les ponctions de salaires consécutives aux grèves, le ministère de l'Education nationale a refilé le bébé aux recteurs d'académie. En leur livrant une feuille de route à géométrie variable en l'espèce, une note datée du 23 juin et signée du directeur de cabinet de Luc Ferry.
Vue de Paris, l'attitude peut rester des plus intransigeantes : la loi sera appliquée dans toute sa rigueur, comme Jean-Paul Delevoye l'a confirmé hier à l'Assemblée nationale. Comprendre : en respectant l'arrêt Omont, qui considère qu'un enseignant gréviste un mardi et un vendredi, s'il n'a pas repris le service entre les deux, sera également prélevé pour le mercredi et le jeudi. Cette situation est courante dans les collèges et lycées, où les enseignants ont rarement cours tous les jours. Les week-ends sont également concernés par l'arrêt Omont (grève vendredi et lundi = quatre jours de ponction incluant donc le samedi et le dimanche).
Emploi du temps. Le hic, c'est que l'arrêt n'est pas applicable. Pour qu'il le soit, il faudrait connaître non seulement les jours de grève effectués par chaque enseignant, mais aussi son emploi du temps entre deux jours de grève. Or, quand un chef d'établissement indique au recteur que tel enseignant a fait grève un mardi et un vendredi, il ne précise pas si l'enseignant avait cours ou pas entre les deux.
Or cette information n'est pas transmise aux recteurs puisque seuls les