«Citadelle inexpugnable» pour Noël Mamère ou «blindage absolu» pour Arnaud Montebourg. La gauche est vent debout contre le projet de statut pénal du chef de l'Etat. Pour eux, le côté spectaculaire de la réforme présentée hier par Dominique Perben, prévoyant que le président de la République pourra être «empêché» par le Parlement comme aux Etats-Unis, ne doit pas faire oublier le principal : l'immunité totale du chef de l'Etat pour les actes ne relevant pas de sa fonction.
«Cynisme». «C'est l'arbre de l'empêchement qui cache la forêt de l'immunité», a résumé Bernard Roman, député socialiste du Nord, qui tempêtait hier dans les couloirs de l'Assemblée. «On ne touche pas à la statue du commandeur, a ironisé Noël Mamère (Gironde). Mais le mal est déjà fait : le soupçon pèse toujours sur le président de la République.» Et d'ajouter : «Le cynisme du Président et du gouvernement n'a pas de limites», estimant qu'«il y a une certaine ironie à parler du statut du chef de l'Etat au moment même où l'on emploie des moyens absolument exorbitants pour arrêter José Bové, qui n'a pas à être en prison.» Sur la même longueur d'ondes, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a dénoncé une «justice à deux vitesses».
«Pour Chirac, il s'agit d'une protection, d'un blindage absolu jusqu'à son départ de l'Elysée», a renchéri Arnaud Montebourg, député PS de Saône-et-Loire. Le pourfendeur de la Chiraquie venait d'ailleurs d'aligner une nouvelle fois son ennemi préféré lors des questions d'actualité au