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La prévention au point mort, selon Gilbert Bonnemaison

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Réunion hier du Forum français pour la sécurité urbaine.
publié le 26 juin 2003 à 23h33

Lyon correspondance

Gilbert Bonnemaison ne changera pas de cheval de bataille. Et surtout pas aujourd'hui, à l'heure de «l'immense folie des lois Sarkozy». Pour lutter contre l'insécurité, il faut avant tout faire de la prévention, martèle toujours l'ancien maire socialiste d'Epinay-sur-Seine. Vingt ans qu'il répète la même chose. Mais vingt ans qu'il a du mal à trouver des oreilles attentives. «On me dit que je fais de l'angélisme, que les politiques de prévention ont toutes été un échec ! Mais qu'en est-il des politiques de répression et d'incarcération ? On ne va tout de même pas parler de succès !»

Propositions. En 1983, Gilbert Bonnemaison, alors président de la commission des maires sur la sécurité, remettait au Premier ministre Pierre Mauroy un rapport intitulé «Face à la délinquance : prévention, répression, solidarité». Ce rapport, dit rapport Bonnemaison, contenait 64 propositions visant à imposer, aux côtés des réponses carcérales et répressives, des mesures préventives. «Mixité sociale, éducation civique, peines alternatives à la prison», des propositions qui ont fait de Bonnemaison l'un des pères de la prévention sociale en France.

Hier, le Forum français pour la sécurité urbaine, une association regroupant différentes collectivités territoriales autour de ces questions, organisait à Villeurbanne (Rhône) une conférence autour du vingtième anniversaire du rapport. Gilbert Bonnemaison était présent. «Je suis comme Galilée, je sais que j'ai raison, alors je m'entête.»