Le gouvernement vient de marquer un essai, reste à le transformer. Le ballon a la forme d'un texte haussé au plus haut niveau des normes juridiques françaises : la Charte de l'environnement qui doit figurer prochainement dans la Constitution. Et qui a été adoptée hier en conseil des ministres, à la grande joie de Jacques Chirac, qui rêve d'une France «exemplaire» en matière d'environnement.
Ironie. Nul ne peut nier l'avancée que représente un texte adossé à la Constitution. «On vient de remplir un verre vide à moitié», tempère Erwan Le Cornec, vice-président de France nature environnement (FNE), qui a participé à l'élaboration de la charte. «L'objectif est avant tout moral, mais aussi législatif», signale-t-on au ministère de l'Ecologie. L'article premier donne à chacun «le droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à la santé». Il faudra, pour ce faire, tenir compte du fameux principe de précaution, évoqué dans l'article 5 de la charte et qui fait grand bruit. De manière fort alambiquée, l'article assure que si «la réalisation d'un dommage» affecte de manière «grave et irréversible» l'environnement, les autorités publiques adopteront des «mesures provisoires et proportionnées» pour éviter ledit dommage.
La charte sonne comme le bouquet final du feu d'artifice allumé il y a plus d'un an par Jacques Chirac. Avec la Semaine du développement durable et les discours présidentiels gorgés de formules chocs, la charte représente des signaux forts qu'il faut désormais