Homos, hétéros, bi ou trans : entre 500 000 et 700 000 personnes venues de toute la France ont défilé en musique, samedi à Paris, au nom d'une même cause : «la lutte contre toutes les discriminations». Plusieurs élus de gauche ont relayé le mot d'ordre de la 13e Gay Pride, rebaptisée Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans. C'était notamment le cas du maire de Paris, Bertrand Delanoë, ou de Jack Lang. Pour la première fois, la droite a apporté son soutien officiel à la marche. Les organisateurs ont réclamé le vote d'une loi pénalisant l'homophobie, promise par Jacques Chirac lors de sa campagne présidentielle. Ou plutôt les multiples formes d'homophobie, qu'elles soient explicites ou suggérées, au sein du foyer familial ou sur le lieu de travail. Témoignages.
Alain, 47 ans, artiste peintre à Montpellier.
«Aujourd'hui, l'homophobie prend des formes plus subtiles, donc plus difficiles à combattre. Il n'y a plus vraiment de peur de l'homo, en tout cas dans les grandes villes. Depuis que des artistes connus ou des élus vivent leur homosexualité au grand jour, la plupart des gens ne nous voient plus comme des déviants ou des malades. Mais l'homophobie n'a pas disparu des discours. Ça va de la blague rigolote qui peut même me faire rire aux assimilations douteuses, du genre pédé égale pédophile ou pédé égale séropo. Parfois, c'est juste une gêne ou une étincelle dans le regard quand je dis à quelqu'un : "J'habite avec un homme et c'est pas mon colocataire