Marseille correspondance
Dans les prisons, le gel budgétaire résiste même à la canicule. Dès le 30 juin, faute de crédits, la formation professionnelle des détenus risque l'arrêt brutal. Mardi, une quinzaine de formateurs du Greta de Marseille ont tiré le signal d'alarme face aux Baumettes. «Si rien ne bouge dans les ministères, on met la clé sous la porte la semaine prochaine», justifie Marie-Solange Guiard, responsable des formations Greta à la prison marseillaise. Portant un calicot proclamant «Je ne veux pas sortir de prison», elle assure que «plus de 300 détenus par semaine» vont, rien qu'aux Baumettes, faire les frais du gel décidé par Bercy, sur ordre de Matignon.
Fanzine. Et, avec eux, «des programmes que nous avons patiemment construits depuis parfois trente ans». Tel le centre de ressources multimédias, ouvert en avril 1993 dans l'ex-quartier des condamnés à mort, et qui édite Monte-Cristo, un fanzine rédigé par les détenus. «On avait même créé un café philo, regrette Dominique Tourmentine, responsable du centre multimédia. Des types fichés au grand banditisme ont découvert que les livres, ça rendait libre, que la connaissance, ça rendait plus humain.»
Pour 775 000 euros par an, dix des quinze établissements pénitentiaires de Provence-Alpes-Côte d'Azur formaient aussi aux métiers du bâtiment, au français, à l'informatique... Aux Baumettes, le programme de rénovation de dix cellules du quartier des entrants, les plus délabrées, était presque terminé. Un budget venait d