«Je suis désolé, mais on va cogner», s'est excusé Loïk Le Floch-Prigent auprès des avocats d'Alfred Sirven. Les défenseurs de l'ancien PDG d'Elf, présumé auteur principal des détournements, se sont relayés pendant cinq heures, hier, pour replacer l'ancien conseiller de Le Floch au centre du procès Elf, au côté de l'ancien monsieur Afrique, André Tarallo. Premier jour d'une bataille entre les trois grands prévenus. Les avocats de Sirven doivent plaider aujourd'hui, ceux de Tarallo, lundi. Oubliés, ou presque, l'affaire du divorce payé par Elf,les démêlés avec Fatima Belaïd.
«Trois cercles». «Je n'accepte pas qu'on dise que ce procès est celui de Le Floch-Prigent», résume, debout derrière lui, Me Maurice Lantourne, avocat de l'ex-PDG. Visage poupin, oeil pétillant, Me Lantourne, sans lire aucune note, utilise d'emblée le réquisitoire pourtant sévère du procureur, où il a vu «quelques espoirs». «Vous avez indiqué que, dans ce dossier, nous n'avions plus une pyramide, mais trois cercles, relève-t-il. Que nous n'avions plus un Loïk Le Floch-Prigent qui dirigeait tout, mais trois personnes [Le Floch, Sirven, Tarallo], disposant chacune de leur sphère d'autonomie.» Déduction de l'avocat : «Il est donc possible que Le Floch-Prigent ne sache pas tout, qu'il ait été débordé, qu'Alfred Sirven ait agi pour son compte personnel.» Au passage, Me Lantourne rappelle que la comptabilité des détournements fournie par Sirven n'était «pas crédible» aux yeux du parquet. «M. Sirven résonne à l'env