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Libération

Les buralistes dénoncent un coup de tabac

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Baisse des ventes de cigarettes liée à la hausse des taxes et à la contrebande : la profession manifeste avec les frontaliers à Strasbourg.
publié le 1er juillet 2003 à 23h37

Strasbourg, de notre correspondante.

Bernard Paton, buraliste à Dax (Landes), manifestait hier à Strasbourg (Bas-Rhin). Comme près de 5 000 autres débitants de tabac de toutes les régions de France, il est venu défendre son «commerce de proximité» cher à la France de Jean-Pierre Raffarin. Bernard Paton exerce à 80 kilomètres de la frontière espagnole ; il assure que la vente de cigarettes a dégringolé de 15 % et son chiffre d'affaires de 5 % depuis la hausse du tabac en janvier (+ 9,2 % en moyenne). Bernard Paton s'inquiète aussi de «l'explosion de la contrebande» : «A la sortie de chaque lycée, il y a des ventes parallèles, et personne n'est capable de nous dire d'où ces cigarettes proviennent.» «Pas des dealers». La France est désormais, avec la Grande-Bretagne, le pays où le tabac est le plus cher en Europe. Les buralistes frontaliers, les plus exposés, affirment que leur survie est menacée. Ils réclament une harmonisation européenne des taxes sur les cigarettes, une lutte efficace contre la contrebande et la possibilité de vendre de nouveaux produits relevant du service public (outre ceux qu'ils commercialisent déjà, comme les timbres postaux et fiscaux).

Ces buralistes frontaliers ont reçu hier le renfort de l'ensemble d'une profession qui compte quelque 34 000 membres. «Nous sommes tous des frontaliers !», s'époumone la délégation du Limousin. Quelques manifestants scandent : «Les fumeurs, avec nous !» La profession est d'autant plus furieuse que les vendeurs de cigarett