Marseille envoyée spéciale
«Ils sont très instruits, très cultivés. C'est le profil des gens d'Al-Qaeda. Mais je ne dis pas qu'ils en sont.» Par ce «ils», Claude Bertrand, le directeur de cabinet du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, vise les vainqueurs de l'élection du Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca). Et notamment le président de cette nouvelle instance : Mourad Zerfaoui, 36 ans, biologiste, attaché temporaire d'enseignement et de recherche à l'université d'Aix-Marseille-I, et imam de la mosquée Islah de Marseille, la plus importante de la ville.
Peu de moyens. En Paca, comme dans beaucoup d'autres régions, l'élection du Conseil français du culte musulman (CFCM) et de ses instances régionales, les 25 CRCM, qui s'est achevée le 15 juin, a vu la victoire des tenants d'un islam plutôt fondamentaliste. Et ces résultats ne sont pas du goût de Jean-Claude Gaudin. Il aurait préféré que les proches de la Mosquée de Paris (financée par l'Algérie, et prônant un islam modéré) l'emportent. La liste présentée par la mosquée Islah, soutenue par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, fondamentaliste), a coiffé tout le monde au poteau. En théorie, les CRCM et les pouvoirs publics sont censés collaborer, sur le terrain, pour combler le retard dont souffrent les fidèles musulmans en matière de construction de mosquées, aménagement de carrés musulmans, nomination d'aumôniers musulmans dans les hôpitaux ou les prisons... En prati