Ancien chef du service de pharmacologie clinique de l'hôpital Cochin à Paris, le professeur Jean-Paul Giroud est membre de la commission d'AMM (autorisation de mise sur le marché) et auteur de nombreux ouvrages sur les médicaments pour les professionnels et le grand public.
Les diminutions du taux de remboursement, voire les déremboursements, sont-ils cohérents avec la réelle efficacité des molécules ?
Si l'on se réfère à la dernière liste, qui inclut environ 600 médicaments, on constate que globalement il s'agit de produits à efficacité faible, voire carrément insuffisante. C'est le cas par exemple des collyres contenant des cicatrisants de la cornée, on sait qu'ils n'ont aucun intérêt. On trouve aussi dans cette liste, et c'est logique, des produits dont la prescription est discutable. Ainsi des antibiotiques en application locale sur la peau. La plupart du temps, il faut leur préférer des antiseptiques, qui sont aussi efficaces et n'induisent pas de risque de résistance au long cours. En revanche, certains choix sont très curieux. Prenons le Primpéran, un antinauséeux classique. On ne peut pas dire qu'il est inefficace. Même remarque pour la Polaramine et les autres antihistaminiques (tels le Zyrtec, ou le Virlix, ndlr). Ces molécules rendent beaucoup de services dans les allergies, notamment en dermatologie. Et il y a bien d'autres exemples : le Totapen ou ampicilline, un antibiotique de la famille de l'amoxicilline, toujours très utilisé ; le Mogadon, un somnifère... Au f