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Libération

Yvan Colonna, un absent omniprésent

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La famille du meurtrier présumé à la barre pour parler des prévenus.
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publié le 3 juillet 2003 à 23h39

Quelle mouche avait piqué le parquet général lorsque ses représentants ont décidé de citer les membres de la famille Colonna à la barre des témoins ? Yvan Colonna, désigné en mai 1999 par plusieurs des actuels accusés, a depuis été mis hors de cause par l'ensemble des hommes ayant reconnu leur participation à l'assassinat du préfet et à l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella. Cela ne prouve pas son innocence, ni ne confirme sa culpabilité. Mais une chose est certaine : son cas a été disjoint. Conséquence : Yvan Colonna n'est pas accusé dans le procès actuel.

Sept familles. Dans une parodie judiciaire du jeu des sept familles, le président a pourtant demandé hier le père, le frère, la soeur, la belle-soeur et la femme de l'homme «le plus recherché de France». Le premier, Jean-Hugues Colonna, 69 ans, «exerçant la profession de retraité», le dit tout net : «A priori, je n'ai rien à déclarer.» Ce qui ne l'empêche pas d'entamer une longue déclaration pour expliquer pourquoi il n'a rien à dire. «Je suis avant tout le père d'un accusé absent. Son procès viendra, et j'ai le devoir de rester prudent et silencieux.» Mais c'est pourtant lui qui aborde la question de la lettre qu'il a écrite à la famille Erignac, en mai 1999, cinq jours après l'arrestation ratée de son fils. «Pour lui, pour nous, nous vous demandons pardon à vous et à vos enfants, et à tous ceux à qui nous avons fait du mal», écrivait-il. Hier, cet ancien député des Alpes-Maritimes et ancien conseiller au ministère d