Menu
Libération

La Protection judiciaire de la jeunesse blâmée.

Article réservé aux abonnés
La Cour des comptes dénonce le manque d'efficacité de ses services.
publié le 9 juillet 2003 à 23h45

La charge est sévère, comme prévu, et a donné une occasion idéale au ministre de la Justice, Dominique Perben, pour annoncer aussi sec une réforme. La Cour des comptes, dans un rapport rendu public hier, éreinte la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). C'est à son personnel ­ éducateurs, directeurs de centre ­ que revient principalement la charge de gérer le devenir d'enfants et d'adolescents en difficulté, ou de jeunes délinquants multirécidivistes. Et c'est à la PJJ qu'a échu la tâche de s'adapter aux inflexions de plus en plus répressives des discours politiques sur les mineurs délinquants, notamment depuis 1996.

Cette évolution s'est accompagnée d'un investissement exceptionnel : 1 290 emplois ont été créés entre 1997 et 2002, et les effectifs atteignent 7 432 personnes. Pour la Cour des comptes, très budgétaire dans son analyse, cet effort ne s'est pas traduit «par une efficacité accrue de la part des services», car la direction de la PJJ, structure fragile, est «sous-administrée», et ne joue pas «son rôle de pilotage, d'animation et de coordination», ses services sont émiettés, et mal gérés dans les unités départementales, ses personnels insuffisamment mobiles, le contrôle de l'ensemble serait «lacunaire», aucun outil d'évaluation n'aurait été mis en place. La Cour espère donc un recentrage de la PJJ sur l'une de ses missions fondamentales, l'adaptation de son action «à l'évolution rapide et continue de la délinquance», mais laissant de côté les mineurs en danger.