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Libération

Les flics d'ailleurs font la loi à Bagneux

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publié le 9 juillet 2003 à 23h45

Abdelaziz le reconnaît : il aurait pu être plus poli. «J'ai dit aux flics de dégager leur voiture. Comme ils refusaient, j'ai ajouté qu'ils allaient entendre parler de moi.» Ce soir de juin, Abdelaziz est venu accueillir son père malade, qui rentre de l'hôpital en ambulance. Mais les policiers qui stationnent dans la cité des Tertres de Bagneux (Hauts-de-Seine) «bloquent l'accès à son immeuble». Abdelaziz ne comprend pas. «Je pensais qu'ils allaient se pousser et m'aider à porter le brancard de mon père.» Tout faux. Non seulement les policiers ne bougent pas d'un centimètre, dit-il, mais lorsqu'il revient leur demander des explications, après s'être frayé un chemin, le contrôle d'identité tourne mal. «Ils m'ont fait manger le sol», raconte Abdelaziz, qui dit avoir simplement voulu sortir ses papiers. Un mois après l'incident, une boule sur le nez et un front encore entaillé témoignent de la violence de l'interpellation. Tout comme l'arrêt de travail de huit jours qui lui a été prescrit.

Mobilisation. Samedi matin, 5 juillet, ils sont une soixantaine à s'être mobilisés. Pour soutenir Abdelaziz, pour demander «l'arrêt de toutes les violences», et pour que cet incident soit le dernier du genre dans la cité, à défaut d'être le premier. Une pétition commune à cette affaire et à une autre intervention policière, a déjà recueilli près de 700 signatures, ce qui est plutôt inhabituel. Si les comités locaux d'Attac, de la LCR ou de la LDH ont mobilisé, difficile de trouver trace de jeu