Aujourd'hui, les députés examineront la réforme de la rétention administrative et de la double peine. Tout étranger en instance d'expulsion transite par un centre de rétention. La durée maximale de la rétention, de 12 jours, pourra être étendue à 32 jours, surtout lorsque l'étranger fait obstacle à son rapatriement. L'objectif du ministre est d'«améliorer l'exécution des mesures d'éloignement», et notamment «le taux de laissez-passer consulaires» délivrés par les pays d'origine. En préparation au débat à l'Assemblée, le député UMP des Yvelines, Etienne Pinte, s'est rendu au «dépôt» de Paris, le centre de rétention administrative, situé dans l'enceinte du Palais de justice. Il nous livre ses impressions.
Pourquoi cette visite ?
C'est logique. A partir du moment où je me suis jeté dans le combat contre la double peine, il fallait que je puisse voir moi-même toutes les procédures, et toute la filière.
Qu'avez-vous observé ?
Premier flash : on entre dans un monde carcéral. D'ailleurs, l'endroit avait été construit par Napoléon III pour être une prison. On a aménagé plusieurs espaces de rétention, l'un pour les hommes, l'autre pour les femmes. Et un autre pour les transsexuels. D'un côté, il y a les cellules des droits communs, en face les retenus. Il y a une cinquantaine de places pour les hommes. Dix-huit ont été aménagées pour les travestis : mais cette année, elles n'ont pratiquement pas servi, car beaucoup sont en situation régulière. En moyenne