«Il ne faut pas arriver à des situations catastrophiques : des crédits dans les grandes surfaces et ailleurs aboutissent à des taux d'endettement ahurissants de 80 % des revenus comme je l'ai déjà vu dans ma longue carrière de maire.» Le témoignage de Cécile Gallez, députée-maire UMP de Saint-Saulve (Nord), circonscription ravagée par le chômage, a introduit, samedi à l'Assemblée nationale, les débats sur l'article 27 de la loi Borloo qui institue la «faillite civile». L'immense majorité des élus, UMP, UDF, PS, ont voté pour.
Il s'agit d'un dispositif inspiré d'un système en vigueur en Alsace-Moselle depuis le XIXe siècle, venant au secours de la grande pauvreté. «Des personnes accidentées de la vie (...) parfois ne parviennent plus à remonter la pente. Pour leur éviter une grave dérive (...) et pour leur donner une seconde chance (...) cette réforme est nécessaire», a expliqué le ministre de la Ville, Jean-Louis Borloo.
Misère. Il existe 600 000 familles surendettées, dont 200 000 sont réellement démunies. Une misère qui va croissant, puisque, a compté Cécile Gallez, «les dossiers déposés chaque année ne cessent d'augmenter». Dans 64 % des cas, il s'agit d'un accident de la vie : chômage, divorce, décès, maladie... Souvent, les familles signent des contrats de crédit simplement pour faire face aux besoins du quotidien. 42 % des dossiers de surendettement «correspondent à des ménages dont les revenus sont (...) inférieurs au Smic». Dans 27 % des cas, la capacité de rembourseme