C'est une goutte d'eau, mais elle marche. Une expérience unique de création de fonds de solidarité dans des entreprises d'Abidjan pour subventionner l'achat de médicaments antisida. Aujourd'hui, près de 20 entreprises en disposent et 280 employés sont sous traitement.
Frais d'obsèques. Le docteur Serge Eholie, médecin au service des maladies infectieuses de l'hôpital de Treichville d'Abidjan, a monté l'opération avec beaucoup de savoir-faire. «Je faisais des vaccinations dans des entreprises privées. Et je voyais, dans les entreprises, des employés qui tombaient malades. Ils allaient être hospitalisés, puis mourir. Le tout était pris en charge par l'assurance des entreprises. Je me suis dit : "Cotisons pour la vie plutôt que pour la mort."» D'autant que la maladie coûtait déjà très cher à l'entreprise : non seulement il y avait l'assurance, mais aussi le coût de l'absentéisme, puis les frais d'obsèques, etc. «J'ai calculé que pour une entreprise de 70 employés à Abidjan, le prix du sida leur revenait à 200 000 dollars par an.»
Alors, il a imaginé un fonds de solidarité où tous les employés, malades ou pas, cotiseraient. Une petite somme : quelques euros pour le plus pauvre, un peu plus pour le directeur. Tous les mois. «Et ce fonds servirait à l'achat des anti rétroviraux.» Le docteur Eholie est aussi prévoyant : «Il fallait gérer la confidentialité. En même temps, il fallait que ce soit les médecins de l'entreprise qui s'en occupent, sans que des gens de l'extérieur viennen