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Libération

Mort sans ordonnance à la prison

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A Toulon, un samedi soir, les secours ont mis une heure avant de se rendre au chevet d'un détenu.
publié le 19 juillet 2003 à 0h06

Il est mort entre 19 h 11 et 20 h 38, dans une cellule de la maison d'arrêt de Toulon. C'était un samedi. Un jour non ouvrable, durant lequel l'infirmerie de l'établissement est fermée. A partir de 19 heures, on est en horaire de nuit à la prison. Le nombre de surveillants est réduit. Le nombre de détenus, lui, reste le même : 344 pour 150 places, soit un taux d'occupation de près de 230 %, le plus fort taux de surpopulation carcérale de la région.

Lorsqu'il y a un problème, le délai d'intervention des surveillants peut être plus long. Parfois trop long. Les deux codétenus de X (ils étaient trois dans une cellule de 9 mètres carrés) disent avoir tambouriné à la porte «au moins une demi-heure», avant que des surveillants finissent par ouvrir. X était secoué de spasmes. A 19 h 11, les gardiens ont appelé le 15. Sur la fiche du régulateur qui gère les appels au Samu, il est signalé un simple cas de «patient endormi». Le régulateur a envoyé une ambulance privée. Il n'y avait pas de médecin à bord, ce type de véhicule étant destiné au transport vers les services d'urgences des hôpitaux. A son arrivée à la prison, l'ambulancier a constaté que l'état de santé du patient, inconscient, ne relevait pas de sa compétence. L'ambulancier a dû faire rappeler le Samu. Une équipe médicalisée est partie à 19 h 39. Elle arrive, trop tard. X était mort. Il avait 45 ans et était père de 2 enfants. Sa famille envisage aujourd'hui de porter plainte pour non-assistance à personne en danger.

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