Menu
Libération

Sous le choc d'une guerre entre gendarmes et ravers

Article réservé aux abonnés
En centre Bretagne, Le Faouët dresse le bilan des affrontements de samedi et tente de s'expliquer.
publié le 22 juillet 2003 à 0h11

Le Faouët (Morbihan)

envoyé spécial

Une inscription «Sarko facho» taguée sur un panneau à la sortie du Faouët, des jardins et des talus roussis à l'essence, quelques tas d'objets incendiés : deux jours plus tard, ce sont les restes de la rave qui a viré au cauchemar, dans la nuit de vendredi à samedi. Avec nombre d'interrogations sur la responsabilité des affrontements. Et des traumatismes dans la tête des habitants de cette communette du centre de la Bretagne (2 900 habitants).

Cul-de-sac. 14 heures, hier. Brigitte Lalinec et ses parents de 80 et 75 ans sont encore hantés par cette «nuit d'enfer». Et «pour toujours», disent-ils. Enfin, surtout Brigitte. Ses parents, prostrés dans un divan, ne parlent plus et attendent le médecin. «Les ravers ­ car c'est bien comme ça qu'on les appelle, hein ? ­ ont commencé à arriver vendredi dans l'après-midi, se rappelle Brigitte. Puis, vers 21 heures, ils étaient de plus en plus nombreux à rejoindre la chapelle Sainte-Barbe.» Sur ce plateau en cul-de-sac, les organisateurs du teknival interdit ­ ils n'avaient pas déposé de demande en préfecture comme l'exige la loi Sarkozy ­ avaient décidé de poser leurs sound systems. Du moins ceux qui parviendraient à éviter les dizaines de barrages routiers (1 000 gendarmes avaient été spécialement déployés). «CRS et gendarmes mobiles ont bloqué la route d'accès au site vendredi vers 23 h 30. Quand les jeunes qui étaient déjà installés à la chapelle l'ont appris, ils sont venus rejoindre ceux qui arrivai