Le Faouët (Morbihan)
envoyé spécial
Une inscription «Sarko facho» taguée sur un panneau à la sortie du Faouët, des jardins et des talus roussis à l'essence, quelques tas d'objets incendiés : deux jours plus tard, ce sont les restes de la rave qui a viré au cauchemar, dans la nuit de vendredi à samedi. Avec nombre d'interrogations sur la responsabilité des affrontements. Et des traumatismes dans la tête des habitants de cette communette du centre de la Bretagne (2 900 habitants).
Cul-de-sac. 14 heures, hier. Brigitte Lalinec et ses parents de 80 et 75 ans sont encore hantés par cette «nuit d'enfer». Et «pour toujours», disent-ils. Enfin, surtout Brigitte. Ses parents, prostrés dans un divan, ne parlent plus et attendent le médecin. «Les ravers car c'est bien comme ça qu'on les appelle, hein ? ont commencé à arriver vendredi dans l'après-midi, se rappelle Brigitte. Puis, vers 21 heures, ils étaient de plus en plus nombreux à rejoindre la chapelle Sainte-Barbe.» Sur ce plateau en cul-de-sac, les organisateurs du teknival interdit ils n'avaient pas déposé de demande en préfecture comme l'exige la loi Sarkozy avaient décidé de poser leurs sound systems. Du moins ceux qui parviendraient à éviter les dizaines de barrages routiers (1 000 gendarmes avaient été spécialement déployés). «CRS et gendarmes mobiles ont bloqué la route d'accès au site vendredi vers 23 h 30. Quand les jeunes qui étaient déjà installés à la chapelle l'ont appris, ils sont venus rejoindre ceux qui arrivai