Cela lui pendait au nez. Jean-Charles Corbet, ancien dirigeant d'Air Lib, a été placé hier en garde à vue dans le cadre d'une enquête préliminaire. Il va devoir répondre de la déconfiture de la compagnie aérienne et surtout de ses importantes rémunérations personnelles. D'ici à deux jours, terme maximal de la garde à vue, il sera fixé sur son sort : éventuelle ouverture d'une information judiciaire pour abus de biens sociaux avec mise en examen, accompagnée ou non d'une détention provisoire.
L'enquête a été ouverte sitôt prononcée la faillite d'Air Lib, en février dernier. La justice n'a pas attendu la récente publication du rapport de la commission d'enquête parlementaire, présidée par l'UMP Patrick Ollier, pour se mettre en branle. Ce dernier, très sévère pour la gestion personnelle de Jean-Charles Corbet, visait aussi à accabler le gouvernement Jospin, coupable de «soutien abusif» à la compagnie aérienne en déperdition. Tout en restant pudique sur le soutien apporté par le gouvernement Raffarin, toujours au nom de la défense de 3 200 emplois menacés. L'ardoise publique s'élève à 130 millions d'euros, tous gouvernements confondus.
Gratifications. A défaut de poursuivre l'Etat français pour banqueroute, la justice va surtout s'attacher aux agissements individuels. En commençant par le plus facile : les gratifications que se sont accordées les responsables d'Air Lib, un mois après que le tribunal de commerce de Créteil leur a confié, en juillet 2001, sa reprise. Il y en a pour