Ancien dirigeant du SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne), Jean-Charles Corbet s'est longtemps pris pour le vice-PDG d'Air France : «Dans une entreprise de transport aérien, il y a deux hommes-clés : le président de la compagnie et le président du syndicat majoritaire des pilotes.» Sa prétention à régenter le ciel français peut exaspérer ou amuser, c'est selon. A l'entendre, des collègues du SNPL d'Air Liberté l'auraient initialement contacté pour les aider à monter une RES (reprise d'une entreprise par ses salariés), projet collectif rapidement mué en aventure capitalistique personnelle. A peine le tribunal de commerce lui a-t-il confié la reprise d'Air Lib, en juillet 2001, que Corbet s'autoattribue un success fee de 762 000 euros, que viendront compléter 243 000 euros de salaire (lire ci-contre). Alors qu'il n'a pas mis un sou dans l'affaire dont le redressement dépend uniquement des fonds versés par Swissair , Corbet encaisse plus de 1 million en neuf mois.
Bisbilles récurrentes. Pour sa défense, le pilote déchu explique que ce montant correspondrait peu ou prou à ce qu'il aurait pu toucher comme indemnité de licenciement d'Air France sauf qu'il n'a pas été licencié : il s'est mis en disponibilité avant de renoncer à réintégrer la compagnie nationale.
Corbet n'hésite pas non plus à élargir le cercle des responsabilités en prétendant avoir agi «en service commandé» pour le compte d'Air France. A l'entendre, il aurait été plus ou moins missionné pour organiser