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Libération

Un million d'euros pour pas un rond

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La justice s'interroge sur les sommes touchées par Corbet en 2001.
publié le 23 juillet 2003 à 0h13

Ancien dirigeant du SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne), Jean-Charles Corbet s'est longtemps pris pour le vice-PDG d'Air France : «Dans une entreprise de transport aérien, il y a deux hommes-clés : le président de la compagnie et le président du syndicat majoritaire des pilotes.» Sa prétention à régenter le ciel français peut exaspérer ou amuser, c'est selon. A l'entendre, des collègues du SNPL d'Air Liberté l'auraient initialement contacté pour les aider à monter une RES (reprise d'une entreprise par ses salariés), projet collectif rapidement mué en aventure capitalistique personnelle. A peine le tribunal de commerce lui a-t-il confié la reprise d'Air Lib, en juillet 2001, que Corbet s'autoattribue un success fee de 762 000 euros, que viendront compléter 243 000 euros de salaire (lire ci-contre). Alors qu'il n'a pas mis un sou dans l'affaire ­ dont le redressement dépend uniquement des fonds versés par Swissair ­, Corbet encaisse plus de 1 million en neuf mois.

Bisbilles récurrentes. Pour sa défense, le pilote déchu explique que ce montant correspondrait peu ou prou à ce qu'il aurait pu toucher comme indemnité de licenciement d'Air France ­ sauf qu'il n'a pas été licencié : il s'est mis en disponibilité avant de renoncer à réintégrer la compagnie nationale.

Corbet n'hésite pas non plus à élargir le cercle des responsabilités en prétendant avoir agi «en service commandé» pour le compte d'Air France. A l'entendre, il aurait été plus ou moins missionné pour organiser