Menu
Libération

A Valréas, les raisins de la colère contre la déchetterie

Article réservé aux abonnés
Les vignerons rejettent le projet du député-maire Mariani.
publié le 25 juillet 2003 à 0h18

Valréas (Vaucluse) envoyée spéciale

C'est la fronde des vignerons de Valréas. Hier, ils étaient plus d'un millier à bloquer les rues du village, soit 1 habitant sur 9, juchés sur leurs tracteurs, brandissant des banderoles : «Notre terroir n'est pas un dépotoir» ou encore «Non à Valréas capitale des ordures». Le projet du député-maire UMP Thierry Mariani d'implanter ici, en plein terroir viticole, un vaste complexe de retraitement des déchets ne passe pas du tout. «Valréas bénéficie d'une appellation d'origine contrôlée (AOC) qui ne peut souffrir une telle cohabitation», résume Christian Paly, président du Syndicat général des côtes-du-rhône. La viticulture représente ici plus de 70 % de l'activité, et l'appellation «Valréas village» fait la fierté de tous. Dans la hiérarchie des côtes-du-rhône, seules seize communes ont le droit d'apposer leur nom. «Nous sommes dans l'antichambre des grands crus», précise Christian Paly. Une notoriété que les vignerons estiment menacée. «Puisque le député-maire s'obstine, le peuple vigneron se met en ordre de bataille.»

Jean XXII. Parmi les manifestants, beaucoup de jeunes et aussi des petits vieux. «On ne veut pas voir détruire le travail de nos aînés», explique Caroline, 30 ans, qui a repris l'exploitation familiale avec sa soeur. «La Provence, c'est une part de rêve : les cigales, la lavande, les vignobles...» Question d'image. «Nos concurrents vont s'en servir pour discréditer nos produits», s'inquiète Laurent, 28 ans. Le jeune agriculteu