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Libération

Suspendue, la fonctionnaire se bat pour son voile

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Le CRCM, saisi, s'insurge contre le jugement administratif.
publié le 29 juillet 2003 à 0h24

Lyon de notre correspondant

C'est le premier dossier du conseil régional du culte musulman (CRCM) en Rhône-Alpes (le plus important de France, avec 63 membres). Une jeune femme, contrôleur du travail, l'a saisi mi-juillet, après s'être vu infliger une suspension d'un an, avec perte de salaire, parce qu'elle portait le voile. Le conseil s'inquiète d'une «sanction aussi importante», en l'absence «d'éléments objectifs». Pour lui, l'agent, pourtant «excellemment noté», a fait l'objet d'un «traitement différent» du seul fait de sa religion.

Nadjet ben Abdallah travaille comme contrôleur du travail des transports à Lyon depuis quatre ans. Elle s'est mise à porter le voile en octobre 2001, au sortir du ramadan. Sept mois plus tard, l'administration lui infligeait quinze jours de suspension avec sursis, considérant qu'elle avait porté atteinte «au principe de laïcité de l'Etat et de neutralité de ses services». La jeune femme a fait appel, et persisté à porter le voile. Alors, elle a écopé, le 6 juillet, d'un an de suspension ferme. Elle n'a plus le droit de travailler, et ne touche plus de salaire. Peine, selon elle, «extrêmement sévère au regard de la jurisprudence. Bien des fautes ayant entraîné mort d'homme ont été moins lourdement sanctionnées».

Neutralité. Le tribunal administratif, saisi après la première suspension, a donné raison à l'administration. D'après lui, le port du voile est «de nature à instiller», auprès des collègues et des usagers que rencontre Nadjet, «un doute qu