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Le cancer tue moins que prévu

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En Europe, depuis 1985, la mortalité n'a progressé «que» de 9%.
publié le 30 juillet 2003 à 0h26

Ce sont peut-être les premières preuves concrètes de l'efficacité des programmes de lutte anticancer en Europe. Entre 1985 et 2000, la mortalité par cancer a augmenté, mais moins que ce que les statisticiens avaient prévu. Tous cancers confondus, elle aurait dû passer de 850 000 victi mes en 1985 à plus de 1,03 mil lion en 2000. Il y en a eu 940 500, selon une étude parue dans la dernière édition des Annals of Oncology. Soit 90 500 de plus qu'en 1985 mais moitié moins que les prévisions des experts.

«Attention, souligne Henri Pujol, président de la Ligue nationale contre le cancer. Cela ne veut pas dire que le nombre de cas de cancers diminue. Mais cela signifie que le nombre de guérisons augmente.»

Femmes fumeuses. Le programme européen de lutte contre le cancer s'était donné comme objectif de faire chuter de 15 % la mortalité par cancer en 2000. «Elle n'a été réduite que de 9 %, précise Peter Boyle, épidémiologiste et coauteur de l'étude. Mais toutes les campagnes de prévention et de dépistage ont tout de même permis d'éviter 92 500 morts.» Seules l'Autriche et la Finlande ont réussi à atteindre l'objectif chez les hommes et les fem mes. Le Portugal et la Grèce obtiennent les plus mauvais résultats en Europe.

«Les morts par cancer liées au tabac diminuent aussi, observe Peter Boyle, mais chez les hommes (-15 %), et pas chez les fem mes (+32 %).» Les épidémiologistes s'attendaient à 33 533 morts par cancer du poumon chez les femmes en 2000. Ils en ont recensé en effet 44 146.