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Libération

Alègre : deux poids, deux mesures

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Le dossier des prostituées s'épaissit, celui des notables stagne.
publié le 31 juillet 2003 à 0h28

A Toulouse, le dossier parallèle des «dénonciations mensongères» imputées au travesti Djamel et à l'ex-prostituée Patricia s'épaissit, alors que l'affaire principale de viols et sévices attribués à des notables se réduit comme peau de chagrin.

Au bout de trois mois et demi d'investigations, la justice toulousaine paraît s'attaquer plus aux anciennes prostituées victimes qu'aux hommes haut placés désignés par ces filles. Le juge Thierry Perriquet a expédié son instruction annexe sur les «faux témoignages» du travesti manipulé par Patricia pour accréditer ses déclarations. Du coup, la victime ­ blessée au rasoir par Patrice Alègre et forcée d'assister à la mort de Line Galbardi ­ a fui Toulouse, a enlaidi son visage et a été expédiée le 19 juin dans le camp des suspects pour «complicité» de mensonges : mise en examen et en prison. A l'inverse, les suspects potentiels désignés à tort ou à raison par les ex-tapineuses n'ont jamais été interrogés, mais ont été acceptés comme parties civiles dans le dossier «mensonges». Ainsi, l'ancien maire de la ville Dominique Baudis, l'ex-procureur général Jean Volff et même le procureur adjoint de Montauban Marc Bourragué ont été reçus en victimes par le juge Perriquet en un temps record.

Ford décapotable. Dès le lendemain de son rendez-vous au tribunal, Marc Bourragué a crié son innocence et traité de «calomnie» les «accusations abominables» de Patricia et de Fanny. La première a, certes, reconnu qu'elle n'a «jamais été victime ou témoin d'une