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Libération

Les profileurs sortent de l'ombre

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Perben veut leur donner un statut.
publié le 31 juillet 2003 à 0h28

Le profileur est en passe de faire son entrée dans le code pénal français. Hier, Dominique Perben, ministre de la Justice, a réceptionné un rapport qui préconise de donner un vrai statut à ce nouveau venu : le psychocriminologue chargé de dresser le portrait psychologique du criminel recherché.

A ce stade de l'enquête, avant toute mise en examen, le recours à des experts psychologues ou psychiatres a montré ses limites : en 2001 et 2003, la chambre criminelle de la Cour de cassation a annulé des procédures criminelles dans des affaires où le juge d'instruction avait eu recours à des sciences comportementales comme aide à l'enquête (une audition sous hypnose, par exemple). Sans parler de l'émergence d'experts-profileurs autoproclamés, arpentant les cours d'assises pour essayer de vendre leurs services aux uns et aux autres (magistrats, avocats, journaux...). A l'américaine.

Tous les membres du groupe de travail (1) sont, d'emblée, tombés d'accord sur un point : il faut cadrer tout ça. Comme eux, Dominique Perben estime que le profileur français doit nécessairement être un officier de police judiciaire. Ses travaux seront joints en toute transparence, sous forme de procès-verbaux, à la procédure. Ce dont se félicite Me Frédérique Pons, représentante des avocats : «Ils pourront ainsi être discutés.» Jean-Claude Marin, directeur des affaires criminelles et des grâces (DACG), qui a chaperonné le groupe de travail, précise aussi que le profilage ne sera utilisé qu'en amont de l'enqu