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Libération

Le pyromane, coupable trop parfait

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80% des incendies seraient dus à l'imprudence.
publié le 1er août 2003 à 0h29

Marseille

de notre correspondant

Seul un feu sur cinq serait dû à la malveillance, sur le pourtour méditerranéen, et un sur cinquante seulement est attribué à un pyromane. «Celui qui met le plus souvent le feu, c'est M. ou Mme Tout-le-Monde», indique Bernard Foucault. Le chargé de mission à la délégation pour la protection de la forêt méditerranéenne se dit lassé de cette «psychose collective sur le pyromane» que les statistiques ne justifient pas. «Il ne faut pas que le mythe du pyromane malfaisant devienne un alibi qui déresponsabilise tout le monde», ajoute-t-il.

15 à 20 %. Depuis 1973, la base de données Prométhée comptabilise les 2 000 à 3 000 feux annuels qui se déclarent dans les quinze départements méditerranéens. Deux tiers de ces départs de feux peuvent être «traités» d'après leur cause. Or, selon le délégué rattaché au préfet de la zone sud, seuls «15 à 20 % sont liés à la malveillance». Parmi ceux-ci, très peu ressortent de la pyromanie. 2 %, selon un autre expert de la Sécurité civile, chiffre qui paraît «cohérent» à Bernard Foucault. Et le reste, alors ? C'est vous et moi.

Brochettes. Et pourquoi M. ou Mme Tout-le-Monde ? Une raison simple : il n'y a pas en France de «culture du risque». «Demander à quelqu'un, vivant dans une ville, qui vient en Provence en vacances, de faire attention, c'est difficile : il n'en a ni la culture ni l'envie. Il veut des brochettes au soleil, explique Bernard Foucault. Or la moindre imprudence peut avoir des conséquences graves.» Il f