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Libération

«Un refus systématique des raves»

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publié le 1er août 2003 à 0h29

Alors que Nicolas Sarkozy reçoit aujourd'hui les représentants des «free parties» ­ ces fêtes techno «non commerciales» ­ pour organiser le Teknival du 15 août, Lionel Pourteau, docteur en sociologie et membre du Collectif de sound systems, décrypte pour Libération la stratégie du gouvernement et l'impact de la loi Vaillant qui impose aux ravers d'obtenir une autorisation préalable des pouvoirs publics.

Le teknival du 1er mai s'est déroulé sans incidents notables à Marigny. Puis il y a eu les affrontements à la free party, en marge du festival de Carhaix où un raver a eu la main arrachée. Quelle est la situation sur le terrain ?

Cela bloque au niveau local. Que le dossier soit bon ou mauvais, il est systématiquement refusé par le maire, le commissaire ou le préfet. Les administrations locales, si elles ne reçoivent pas un coup de fil du ministère de l'Intérieur, refusent toujours. Et le gouvernement, qui a autre chose à faire, intervient à un rythme de sénateur, et seulement pour les gros événements. Selon nos informations, depuis le début de l'année, il n'y a eu que quatre fêtes techno autorisées : une grosse free party à Lille, une autre en banlieue parisienne, le teknival de Marigny en mai et la soirée des Heretik début juillet : pour cette dernière, ils attendaient 5 000 personnes, ils en ont eu 15 000. Les gens étaient venus de très loin. Il y a un tel manque de soirées techno que chaque événement attire beaucoup plus que prévu. Le bouche à oreille fonctionne vite sur le