Menu
Libération

José Bové retourne militer dehors

Article réservé aux abonnés
Libéré samedi, le syndicaliste revient sur 40 jours de détention.
publié le 4 août 2003 à 0h30

Montpellier correspondance

A midi, dimanche, à La Jasse, lieu de tous les rendez-vous des paysans militants du Larzac, entouré des siens, il a commandé une escalope de veau à l'ancienne avec des tagliatelles. Son premier vrai repas depuis sa sortie de prison, samedi à 14 heures. Incarcéré le 22 juin, condamné à dix mois de prison pour avoir détruit par deux fois des plants de maïs transgénique, José Bové est libre. Comme 2 550 autres condamnés à des peines inférieures à douze mois, le leader de la Confédération paysanne a bénéficié d'un aménagement par le biais d'un «placement extérieur sans surveillance». Embauché à temps partiel par l'Apal, l'Association pour l'aménagement du Larzac, créée en 1982, José Bové va commencer par travailler à la préparation du grand rassemblement organisé le week-end prochain sur le plateau pelé. Il rentrera le soir chez lui. Comme 63 % des détenus qui bénéficient de cette mesure. «Ce matin, j'ai gambergé sur une idée. Ici, la sécheresse est telle, bien pire qu'en 1976, qu'il faut organiser la solidarité entre les citoyens des villes et ceux des campagnes.»

Conditions de détention. Le détenu au numéro d'écrou 22377 Y n'a pas encore oublié ses journées de détention. Bien avant le 22 juin, il redoutait ces moments où il serait privé des siens, avec «pour seul lien des lettres dont la distribution est soumise aux caprices de l'administration pénitentiaire», et où, à nouveau, il se retrouverait confronté à «l'immobilité du temps». «C'est ce décalage