Causse du Larzac (Aveyron)
envoyés spéciaux
«D'autres mondes sont possibles.» Dès l'autoroute qui mène vers le plateau du Larzac, c'est annoncé en grandes lettres blanches sur les collines. Ensuite surgissent de part et d'autre de la nationale 9, à hauteur de L'Hospitalet-du-Larzac, les tentes pointues, les chapiteaux et les scènes qui vont accueillir le rassemblement Larzac 2003 à partir de vendredi et jusqu'à dimanche. Ce n'est qu'à quelques kilomètres au sud du Rajal Del Gorp, le lieu où, il y a trente ans, la France contestataire vint joyeusement soutenir les paysans en lutte contre l'extension du camp militaire.
Les enjeux ont changé militants altermondialistes et du mouvement social viennent se battre contre l'OMC et préparer la rentrée sociale mais pas le caractère oecuménique de la manifestation.
Parmi les centaines de bénévoles qui affluent depuis le début de la semaine pour préparer le site, il y a des vieux de la vieille, comme René, éleveur morbihannais à la retraite qui n'a pas manqué un rassemblement (ils furent nombreux sur le plateau) depuis 1974, et des beaucoup plus jeunes qui découvrent le célèbre causse.
Sous la chaleur de midi. Assis sur un banc au milieu du QG en Algeco, José Bové, entouré de ses camarades de la Confédération paysanne, surveille la préparation d'un événement dont il est à l'origine mais qu'il pensait suivre de loin, depuis sa cellule. Libéré samedi, il est encore un peu décalé, car «en prison, c'est dur de se projeter à l'extérieur». «Je